Programme 2023 regroupant des œuvres sur le thème des animaux du Moyen Âge à nos jours.
Nous utilisons les abréviations internationales S pour soprano, A pour alto, T pour ténor et B pour basse. Donc un chœur SSAA est un chœur pour 2 sopranos et 2 altos, un chœur SATB est un chœur pour soprano, alto, ténor, basse qui est la configuration classique du chœur à 4 voix mixtes.
Josquin Des Prés (1455-1521) : El Grillo [adaptation SSAA par Agnès Blin]
« Le grillon est un bon chanteur » Josquin des Prés a traduit le chant du grillon par une rythmique qui se répond entre les voix d’alto et ténor, alors que le soprano et la basse chantent des notes tenues comme le grillon « qui sait bien tenir la note ! ». Pour finir par un dialogue de plus en plus rapide entre les quatre voix. L’original est composé pour SATB.
Johann Hermann Schein (1586 – 1630) : Kikehihi [adaptation pour SSA par Agnès Blin]
En allemand les coqs font kikehihi et non cocorico. Les bruits de bassecour sont indispensables pour pondre de beaux œufs et faire de mignons poussins ! Pièce qui mêle cris d’animaux et texte humoristique. L’original est écrit pour BAS.
Anonyme du XIIIe siècle : Sumer is icumen in
Il s’agit là du premier canon de l’histoire de la musique qui nous soit parvenu, où nous y entendons le chant du coucou, indissociable de l’évocation du printemps. Il s’agit d’un double canon : deux canons qui se superposent. Le premier est court et à deux voix, le second, beaucoup plus long, peut se chanter jusqu’à douze voix !
Adam de la Halle (1240 ? – 1288 ?) Or est Bayard en la pâture
Adam de la Halle est surtout connu pour le « Jeu de Robin et Marianne », mais il a composé un certain nombre de rondeaux pour trois voix égales. Celui-ci évoque la vieillesse du cheval Bayard, cheval merveilleux de l’un des Quatre fils Aymon.
https://mythologica.fr/medieval/aymon.htm
Claudio Monteverdi (1567 – 1643) : Godi pur del bel sen felice
Comme son titre ne l’indique pas, il s’agit d’une puce qui se promène sur la poitrine de la bien-aimée. Quelle chance a-t-elle, de pouvoir ainsi sauter et pincer à loisir. Mais l’amoureux fini quand même par se demander comment cette puce est arrivée là ! Il s’agit de l’une des Canzonettes écrites pour trois voix de femmes de Monteverdi. Il traduit les sauts de la puce par des syncopes décalées entre la voix de soprano et les deux autres voix, et l’alternance de ternaire et binaire.
Orlando Gibbons (1583 – 1625) : The silver swan
Pièce nous évoque le seul et unique chant du cygne : lors de son agonie. Composée initialement pour cinq voix mixtes il est adapté pour SSAA. La musique y est triste et langoureuse. Il est à noter l’usage d’un accord de quinte augmentée, particulièrement dissonant pour l’époque, qui évoque la souffrance.
Anonyme du XVIe siècle : Chanson du petit chien
Pièce d’un compositeur anonyme qui peut se chanter avec deux textes aux antipodes l’un de l’autre. Le premier est un texte religieux, le second raconte les déboires d’un amant empêché de voir sa belle à cause d’un chien trop bruyant. Nous avons bien évidemment choisi le second. Cette pièce est écrite avec le principe de l’imitation entre les voix, très fréquent à la Renaissance.
Jean Christophe Rosaz (1961- ) : Pare le loup, petiote d’après un chant populaire d’Auvergne
Voici un très bel arrangement d’une bourrée d’Auvergne, que le compositeur a accepté de transposer dans une tonalité plus aiguë pour nous, car la version originale était trop grave pour notre ensemble. Le pire danger pour la « petiote » est-il vraiment le loup ?
Zoltan Kodaly (1882 – 1967) : Golya-nota
Comme beaucoup de pièces de Kodaly, elle prend sa source dans la musique populaire. Une malheureuse cigogne blessée est soignée par un chaman avec flûte et tambour. À la fin du morceau les voix imitent le son du tambour et de la flûte.
Stephen Hatfield (1956 – ) : When icicles hang by the wall (Sonnet de William Shakespeare)
Cette pièce commence, se ponctue et se termine par le cri du hibou. Il y est question de l’hiver, du froid, les animaux n’y sont pas décrits, mis à part les oiseaux frigorifiés dans leurs nids, et bien sûr la récurrence de la présence du cri du hibou. La musique pleine d’humour y est quasi descriptive, voire naturaliste puisqu’il est demandé aux chanteuses d’éternuer et de tousser. Nous avions déjà mis cette pièce à notre répertoire et vous pouvez l’entendre à partir de notre site ou de notre chaine Youtube.
John T. Edel (1973 – ) : Spring (Sonnet de William Shakespeare)
Le printemps, les fleurs, et bien sûr le coucou … qui rime avec cocu ! Quel coquin ce coucou-là ! Comme la pièce précédente, il s’agit d’une reprise pour nous, que vous pouvez entendre sur notre site.
Etienne Daniel (1941- ) : Chantefables, (Quatre poèmes de Robert Desnos)
- Le brochet : Il s’agit de la pièce à la fois la plus lyrique et la plus intimiste de tout le cycle.
- La sauterelle : E. Daniel a composé une sautelle toute bondissante grâce aux rythmes utilisés, il est à noter les contrastes entre les staccati et legato, sur ce texte plein d’humour de R. Desnos.
- Le lama : Par son rythme répété, le début de la musique évoque la démarche du lama. Des jeux de mots de pour R. Desnos, des jeux harmoniques pour E. Daniel. Il s’agit de la pièce la plus complexe et la plus longue du cycle.
- Le crapaud : On y retrouve à la fois le lyrisme de la première pièce, les harmonies complexes propre à É. Daniel et un jeu vocal qui peut évoquer le coassement du crapaud.
Jacques Ibert (1890 – 1962) : La berceuse du petit zébu (Poème de Nino)
Ce pauvre Zébu fait presque pitié, il n’est vraiment pas épargné par le poète ! Si la musique est écrite avec un rythme berceur au début et à la fin de la pièce, au milieu, le compositeur renforce les attaques du poète par des de nombreux figuralismes.
Francis Poulenc (1899-1963) : deux extraits de « Petites voix »
Il s’agit de deux pièces du recueil « Petites voix, 5 chœurs faciles pour voix d’enfants », poèmes de Madeleine Ley. Ces cinq chœurs ne sont pas aussi simples que le prétend F. Poulenc. Certains tempi très rapides, des harmonies complexes, sans compter l’écriture mélodique propre à F. Poulenc rendent certaines de ces pièces assez difficiles, en tout cas elles ne sont pas accessibles à de nombreux chœurs d’enfants.
- Le chien perdu : Est la pièce la plus simple du cycle, elle est lente, la musique évoque toute la tristesse de ce chien abandonné. Au début par la tournure mélodique de la partie de soprano, l’accompagnement de la voix de mezzo sur des « Ah » en deux en deux, et surtout par les nuances très douces qui vont de pianississimo à mezzo forte.
- Le hérisson : Il s’agit de la pièce virtuose qui conclue le cycle, Poulenc met en musique la joie jubilatoire de l’enfant voyant son père ramener un hérisson à la maison. Tempo « très gai et vif noire à 144 » mouvements parallèles entre les voix, nuances contrastées et tessiture particulièrement aigüe. Les chanteuses de Para L’Elles très investies dans la sauvegarde du hérisson ne pouvaient pas faire autrement que de la mettre à son programme.
Nathalie Biarnés (1978- ) : Sotto Voce (Poème de Louise Siefert)
Plusieurs compositeurs ont écrit sur ce texte pour un concours organisé par les éditions À Cœur Joie. Nous avons choisi la version de N. Biarnés dont nous apprécions particulièrement le langage musical et tout particulièrement son langage harmonique. Compositrice, à qui nous avions commandé notre première création. Le bonheur y est comparé à l’oiseau mouche.
Agnès Blin (1962 – ) : Le chat (poème de Charles Baudelaire)
Ce poème de Charles Baudelaire est tout en sensualité féline ! Il n’y manque que le son du ronronnement ! Il a tout de suite inspiré à Agnès Blin des harmonies chatoyantes, et quelques bondissements rythmiques, les chats ont toujours leur quart d’heure de folie ! Composé spécialement pour cet ensemble de trois sopranos et d’une alto. Cette pièce a été créée lors de ce concert, elle sera complétée par deux autres pièces sur le thème du chat et sera proposée ultérieurement aux éditions À cœur Joie qui édite déjà Agnès Blin.
John Lennon (1940-1980) Paul McCartney (1942 -) : Blackbird [arrangement SSAA par Agnès Blin]
Voici une célèbre chanson des Beatles, ce « Blackbird » prend fait et cause pour les afro américains des années soixante. L’arrangement très harmonique, laisse la part belle à la voix soliste. Les autres voix accompagnent soit harmoniquement, soit par un jeu d’imitations.
Marie Madeleine Duruflé-Chevalier (1921-1999) : 3 extraits des Fables de Jean de La Fontaine
Marie Madeleine Duruflé-Chevalier, l’épouse de Maurice Duruflé n’a composé que ce recueil. Il a été créé par sa sœur qui était cheffe de chœur.
- La grenouille qui veut se faire aussi grosse que le bœuf : Ce dialogue de la grenouille et du bœuf est traité avec beaucoup d’humour par la compositrice alors que la morale est écrite sur un ton quasi religieux.
- Le renard et les raisins : Une des fables les plus courtes de Jean de la Fontaine. En l’espace de 30 secondes à peine, que d’émotions évoquées : la faim qui tiraille, la gourmandise devant de beaux fruits et pour finir le dédain pour s’éviter la frustration ! Chaque émotion est soulignée mélodiquement et harmoniquement, les tempi changeant indiqués sur la partition participent à la mise en valeur du texte.
- Le corbeau et le renard : Cette pièce conclu le cycle des Six fables de Jean de la Fontaine de M. M. Duruflé-Chevalier, on y retrouve l’humour, la gaîté et la vivacité comme précédemment. La compositrice, très inspirée par ces textes, a su souligner musicalement l’expressivité du dialogue des personnages.
Albert Stanton, Hugo Peretti, Luigi Creator, George David Weiss, Paul Campbell paroles françaises H. Salvador Harmonisation D. Bonnet : Le lion est mort ce soir
Cette célébrissime chanson, conclu le programme. L’adaptation faite ici par D. Bonnet pour SSA est d’une grande efficacité.